MEP Chamoson
INTENTION
L’intention du projet est de compléter la structure villageoise existante.
Elle propose à la fois de réaliser des coutures dans le tissu actuel en reconnaissant et en intégrant les spécificités du paysage, de la topographie et du bâti de Chamoson, et de valoriser, et pérenniser les vides (paysagers ou d’espace public).
Le projet ne vise pas la création d’une entité urbaine supplémentaire (un nouveau quartier à Chamoson), mais bien le renforcement de l’entité villageoise d’aujourd’hui. Il en reconnaît les structures existantes et choisit de s’appuyer sur trois caractéristiques spécifiques au village de Chamoson :
1. LA CHARPENTE PAYSAGÈRE
Elle est définie par le rapport au paysage (proche et lointain), la topographie et la végétation.
AChamoson,lesvuessontcaractériséesparl’imposanteprésencedessommets(GrandMuveran,Haut-de-Cry)et legénéreux dégagement sur le cône alluvial. La topographie est celle d’un coteau plutôt régulier, qui organise et oriente le village comme les parchets. La végétation est aujourd’hui essentiellement composée de vignes ; vignoble de plaine et vignoble en terrasses.
Le projet choisit d’intégrer cette charpente et de la renforcer, en créant de nouveaux espaces publics à l’échelle des parchets de vignes, étagés dans le coteau.
2. LES RESEAUX ET LES ESPACES PUBLICS
La situation dans le village des espaces publics participe à la définition de leur statut et de leur usage, au même titre que leurs dimensions et leur connexion aux réseaux (mobilités douces et/ou voitures).
Les places et placettes de Chamoson sont étroitement liées aux rues, routes et chemins qui les traversent. A l’échelle du village, elles ponctuent le réseau de « temps d’arrêt ».
Le projet choisit de densifier ce réseau et propose la création d’un nouveau cheminement amont-aval : le chemin des Dahrres. Reliant la route de Némiaz à la rue de Pommey, ce tracé définit un nouvel axe d’espaces publics pour les secteurs Fosseau- Ouest et Fosseau-Est, qui propose de structurer le développement de ces secteurs.
3. L’ENSEMBLE BÂTI
Le bâti villageois est une composition de larges volumes qui s’implantent selon leur propre logique, parallèlement ou perpendiculairement à la pente, et offrent une orientation des faîtes variée. Le bâti historique est aligné sur l’espace de la rue, dont il définit le front. Les passages entre les bâtiments sont ouverts, généralement d’usage public. Le bâti villageois historique est sobre, il ne compte que peu de dégagements extérieurs (balcons, terrasses), ses façades ne présentent pas d’éléments rapportés ou saillants.
Le projet choisit de reprendre ces règles d’implantation, d’orientation et de composition. Il propose une série de larges et sobres volumes qui complètent le tissu historique, avec une densité et une compacité similaires.
MOYENS UTILISES
Indéniable spécificité du lieu, la topographie est reconnue. Elle dicte l’implantation des nouveaux bâtiments qui se calent parallèlement ou perpendiculairement à la pente.
Le projet vise à impacter au minimum le niveau du terrain naturel et limiter tant que possible les mouvements de terre et les excavations.
Deux espaces publics sont créés, soit deux places à l’échelle du secteur Fosseau-Ouest. Ces places sont des « temps d’arrêt » sur la rue de la Tour et sur le nouveau chemin des Dahrres. Elles donnent accès à l’ensemble des rez-de-chaussées des nouveaux bâtiments (et ceux de bâtiments existants voisins), regroupent les affectations publiques et communautaires, afin d’encourager une dynamique sociale.
Des arbres sont plantés sur les places, en pleine terre (fosses), la vigne est la référence paysagère directe, elle s’affiche sur la rue, le chemin, les places et compose le premier plan des dégagements visuels de ces espaces publics. Les espaces libres non construits (en dehors des places) sont des parchets précieusement préservés. L’orientation des vignes actuelles est conservée, elle participe à la mise en perspective des places, du village et du paysage.
Des murets s’insèrent par endroit pour contenir la vigne, composer le mobilier et signaler les cheminements. La hauteur des murets est limitée à 90 cm, afin de garantir la perméabilité visuelle et l’absence de tout garde-corps.
Reprenant les règles du bâti historique, les nouveaux bâtiments proposent uniquement des dégagements extérieurs compris dans leur volume (type loggias) et ne présentent pas d’éléments rapportés en façade.
Projet 2019
Réalisation –